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samedi 15 octobre 2011

Primaire : et le vainqueur est... le PS

REVUE DE PRESSE - Si les éditorialistes reconnaissent un net avantage à François Hollande sur Martine Aubry à la veille du second tour de la primaire, ils soulignent aussi la réussite de cette opération politique et médiatique. Tout en mettant en garde sur les attaques entre les deux tours.

Alors que se tient ce dimanche le second tour de la primaire du PS, qui doit départager les deux candidats arrivés en tête du premier tour dimanche dernier, les éditorialistes de la presse quotidienne s'accordent à dire que François Hollande mène la course devant Martine Aubry - même si une surprise n'est jamais exclue. Ils reviennent aussi sur une opération médiatiquement réussie, enviée à l'UMP... même si les attaques de l'entre-deux-tours, dont s'est émue la haute autorité des Primaires, risquent de laisser des traces.

L'Est-Eclair (Patrick Planchenault)
"(...) Le favori de cette primaire socialiste a déjà réussi dans cet entre-deux-tours à faire le rassemblement, comme en témoignent les ralliements de Royal, Valls et du PRG Baylet, auxquels il convient d'ajouter celui, à titre personnel, de l'impétueux Montebourg. Et il ne voudrait pas que les inimitiés personnelles historiques, plus que les incompatibilités programmatiques réelles, qui existent entre ces deux postulants à l'investiture suprême, ne viennent tout gâcher. Et remettre en cause dans l'opinion la capacité du PS à gouverner ensemble demain. Ce ne serait en effet sûrement pas le meilleur service à rendre au vainqueur de cette primaire socialiste en vue de son face-à-face l'an prochain avec Nicolas Sarkozy. Bref, il est temps que l'interminable feuilleton de la primaire s'achève. Sachant qu'une fois la fête finie, le vrai combat va commencer."

La Montagne (Xavier Panon)
"La messe semble dite en faveur de François Hollande, du moins si l'on se fie à l'arithmétique la plus primaire. (...) A trop exacerber les différences, sous le prétexte de chasser les loups dans les flous, Martine Aubry court le risque inverse du but recherché. Celui d'accentuer le vote utile en faveur de son frère siamois. Car, malgré leurs tempéraments opposés et quelques différences de projets, ces deux sociaux-démocrates sont pragmatiques, fervents Européens et engagés dans la même lutte, d'ailleurs imprécise, contre la dette et pour la croissance. Les électeurs peuvent être tentés déremplir la hotte du mieux placé pour booster le président hors du palais. Verdict demain."

La Dépêche du Midi (Jean-Claude Souléry)
"(...) Force est d'admettre que le succès médiatique de la primaire citoyenne - dont on a dit qu'il tenait à une profonde "envie" de politique - a submergé le tout-venant de l'actualité. Au point que les critiques montant de la droite se sont résumées depuis deux mois en quelques "bons mots" et autres boutades vaseuses sur la minceur de François Hollande - comme si l'UMP ne faisait plus de politique mais du Nicolas Canteloup! Qu'on se rassure, d'ailleurs. L'UMP a décidé de ré-occuper le devant de la scène en frappant un grand coup: mardi, une convention nationale, organisée un peu à la hâte, avec le banc et l'arrière-cour de l'UMP, devrait être retransmise en direct - c'est La Chaîne Parlementaire qui a réussi à décrocher l'exclusivité de cet événement, on n'ose imaginer l'audience! Au fait, de quoi l'UMP va-t-elle débattre lors de cette convention? Du projet... socialiste! Les pauvres, ils n'en sortent pas !"

Le Courrier picard (Didier Louis)
"A l'UMP, la primaire socialiste, on eût aimé... Ce devait être une machine à broyer. Nicolas Sarkozy n'aurait eu qu'à sortir du bois pour donner le coup de grâce à celui ou celle qui, éreinté par deux tours de chauffe, se présenterait sur la ligne de départ. On pensait assister, amusé, au spectacle de la division. De la coupe aux lèvres, il y avait loin. (...) Aussi la droite doit-elle reprendre la main, remonter le moral de militants exaspérés et d'élus inquiets sur leur sort. La mobilisation générale a été lancée aux journées parlementaires UMP, elle se poursuivra mardi lors d'une convention visant à dénoncer le programme socialiste. Encore un mauvais moment à passer : peut-on à la fois parler d'un match " nul ", au sens propre, entre Aubry et Hollande, et lui consacrer deux temps forts ? Viendra ensuite, pour le candidat-pas-encore-désigné-mais-presque, celui de la riposte " forte ", de " l'agressivité " retrouvée. Il paraît que Nicolas Sarkozy regrette le temps où il dirigeait l'UMP."

La République des Pyrénées (Jean-Marcel Bouguereau)
"Même la haute autorité des Primaires s'est émue hier "des pièges du dénigrement comparatif et l'inévitable enchaînement des polémiques", alors que le ton, entre Aubry et Hollande, n'a cessé de monter. Particulièrement du côté d'Aubry qui a visiblement choisi de jouer le tout pour le tout afin d'essayer de rattraper son retard. (...) En forçant des différences souvent inexistantes et en essayant de jouer une carte à " gauche toute ", elle se méprend si elle compte d'obtenir plus de votes populaires. C'est qu'aujourd'hui, depuis la crise et que les Français ont pris conscience du poids de la dette, le vote populaire est plus attiré par le réalisme que par l'incantation. Car cette primaire est aussi la répétition générale d'une campagne qui, en grande partie, va se jouer sur l'économie et la dette."

L'Alsace (Patrick Fluckiger)
"(...) Le chevalier blanc Montebourg et la bouillante Ségolène Royal, toujours prêts à en découdre, ont choisi, cette fois-ci, l'apaisement. Ils le font d'autant plus tranquillement qu'il n'y a aucune différence politique entre Hollande et Aubry. D'ailleurs c'est justement parce qu'il n'y en a pas que les attaques personnelles fusent : il faut bien se distinguer sur quelque chose. Martine Aubry pense pouvoir s'appuyer sur son tempérament " volontariste " pour dénoncer, en creux, la " mollesse " de son adversaire. Le résultat est loin d'être probant. Alors que la dynamique du 1er tour pouvait jouer en sa faveur, la Dame des 35 heures s'est montrée incapable d'élargir ses soutiens. Tous les autres candidats de la primaire voteront Hollande, lui conférant un brevet de rassembleur qu'ils ont refusé à Martine Aubry. C'est un désaveu à deux étages : la maire de Lille risque, non seulement de perdre l'investiture présidentielle, mais aussi d'affaiblir sa légitimité de première secrétaire. Poste qu'elle affirme vouloir retrouver à l'issue de la primaire."

Le Figaro (Yves Thréard)
"(...) Entre les deux énarques élevés au biberon deloriste, des différences programmatiques existent. Elles ne sont pas fondamentales car ils ont le même penchant dirigiste. Le peuple de gauche devrait donc trancher en fonction d'un autre critère : la capacité à battre Nicolas Sarkozy en 2012. Au jeu des pronostics, Hollande sort favori. Lundi, le nom du vainqueur connu, la vraie vie reprendra ses droits. Hors de la bulle socialiste. Un choc salutaire pour tous ceux qui avaient oublié que la France n'est pas seule sur Terre. Qu'elle ne saurait régler ses problèmes sans tenir compte de ses voisins européens, de ses indispensables partenaires chinois, de l'irréversible mondialisation. Face à Mme Merkel, MM. Obama, Hu et Cameron, on n'impose pas, on ne décrète pas, on ne négocie pas comme dans une réunion de la Rue de Solferino. Aujourd'hui, la gauche française parle fort. Demain, si elle arrivait au pouvoir, elle devrait en rabattre. Elle deviendrait +mollétiste+, sous peine de se fracasser."

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