L'UMP n'a pas investi de candidat aux législatives dans la circonscription du patron du MoDem. Claude Guéant voit en lui un concurrent, certes, mais qui reste "de la famille" de la droite. Bayrou s'irrite de ce "petit jeu", prêche pour un centre indépendant, et dénonce "l'affolement" de Sarkozy.
Parmi les 500 candidats investis samedi par l'UMP pour les prochaines législatives, aucun n'apparaît dans la circonscription de François Bayrou, candidat du MoDem à la présidentielle. Contrairement à 2007 : le député béarnais avait alors eu un UMP face à lui. Même situation pour l'autre député MoDem sortant des Pyrénées-Atlantiques, Jean Lassalle, fidèle de Bayrou, qui se retrouve également sans concurrent UMP. En 2007, en revanche, il avait dû lui aussi en affronter un, ce dernier s'étant même maintenu, sans succès, au second tour face à lui.
Pourquoi une telle attitude, qui ressemble bien à un pacte de non agression avec François Bayrou ? L'UMP ne l'a pas précisé. Une source au sein de l'UMP assure toutefois que "Bayrou est très critique du PS et est beaucoup plus proche de nous qu'en 2007". Et dans un entretien au Parisien, Claude Guéant enfonce le clou. Que représente donc François Bayrou selon lui ? "C'est un concurrent. Le centrisme ça existe, mais plus je l'entends parler, plus je me dis qu'il appartient à notre famille. Sa pensée politique est très proche de la nôtre. Sur la gestion des finances publiques, par exemple, nous sommes sur la même ligne".
"Un petit jeu parfaitement transparent"
Mais parler à François Bayrou de "la famille", alors qu'il affirme justement refuser le clivage droite-gauche, voilà qui a le don de l'irriter. Dès samedi, le leader du MoDem, qui pointe en quatrième position dans les sondages avec des scores autour de 14% d'intentions de vote au premier tour de la présidentielle, a dénoncé le geste de l'UMP : "C'est un petit jeu parfaitement transparent qui consiste à faire croire qu'il y aurait une entente et une connivence entre l'UMP et moi", a-t-il lancé. "Depuis le premier jour de ce mandat, j'ai averti les Français des fautes et des dérives qui allaient mener à la situation désastreuse que nous connaissons aujourd'hui. Je n'ai manifesté et ne manifesterai aucune indulgence à l'égard de ces erreurs et de la responsabilité que l'UMP porte devant les Français".
Une dénonciation reprise dimanche lors du Grand rendez-vous sur Europe 1 et i>télé. Tout en réaffirmant le besoin en France d'un centre indépendant à la fois de la droite et de la gauche, il s'en est pris vigoureusement à Nicolas Sarkozy, en estimant que les mesures qu'il doit annoncer ce dimanche soir témoignent surtout de la panique du chef de l'Etat à l'approche de la présidentielle. Il doit annoncer notamment une hausse de 1,6 point de la TVA pour la porter à 21,2% et un allègement des charges sociales, a écrit Le Monde. Des gestes qui ne sont pas du goût de François Bayrou.
"Ces mesures annoncées dans les dernières semaines avant une élection présidentielle et qui ne seront pas appliquées (...), ça donne une impression d'affolement, d'improvisation", a lancé le leader centriste. "Est-ce qu'on propose de remettre en ordre les finances de l'Etat ? Non", a encore souligné le candidat du MoDem. "Sur ce point, une augmentation modérée de la TVA aurait été utile. Mais on abandonne ce sujet pour aller affecter une augmentation de près de deux points qui sera sans aucun effet".
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