Fort des 17,2% des voix à la primaire PS, Arnaud
Montebourg se montre très critique sur les deux qualifiés. Rien ne dit
qu'il tranchera. "C'est à eux de me mettre dans la situation de pouvoir
les soutenir", lance-t-il en leur posant quatre questions.
Le ton est donné. Depuis dimanche soir, le député de Saône-et-Loire fait monter la pression via médias interposés sur les deux aspirants à l'investiture socialiste, prenant même les Français à témoin : les réponses "écrites et précises" seront publiées "pour que les électeurs puissent faire leur choix!", promet-il.
Lui l'assure, "sur la foi de ces réponses et après le débat télévisé de mercredi soir, je réunirai mes amis pour décider de notre position".
Aubry comme Hollande, sévèrement taclés
Sur les décisions passées, Arnaud Montebourg ne ménage aucun de ses "deux amis socialistes".
"Martine Aubry dit que la démondialisation, c'est infaisable, or c'est ce que font déjà tous les pays du monde ! Les amis de Martine Aubry ont décidé de m'évacuer... Ils veulent mes électeurs en me tapant dessus. Ils prennent les électeurs pour des mouches et prétendent les attraper avec du vinaigre.", assène-til en rappelant au passage que s'il y a Benoit Hamon dans le camp d'Aubry, réputé à la gauche du PS, il y a aussi Dominique Straus-Kahn, qui a voté pour elle.
Et ce n'est pas le seul sujet de divergence. M. Montebourg reproche aussi à maire de Lille sa gestion du dossier Guérini, sur le fond comme sur la forme. "J'ai attendu de sa part quelques gestes équivalents après les paroles désobligeantes qu'elle a prononcées lors de la remise de mon rapport sur la fédération des Bouches-du-Rhône. En vain ! Même après la mise en examen de Jean-Noël Guérini, qui me donnait totalement raison, j'ai attendu les excuses qui m'étaient dues !".
Vis-vis du député de Corrèze, l'ardent défenseur d'une modernisation de la vie politique n'a rien oublié. "François Hollande, par deux fois - au congrès de Dijon et à celui du Mans -, m'a refusé la VIe République", souligne Arnaud Montebourg.
Et d'enchaîner. "Ce sont des dirigeants fermés aux idées nouvelles. Ils risquent de faire perdre la gauche ! Je n'ai pas l'intention de leur épargner mon intransigeance. Je pense que je porte une des clés de la victoire. C'est à eux d'avoir l'intelligence, la plasticité pour la prendre en compte".
Quant à son avenir personnel, et à la question d'une éventuel poste de Premier ministre, Arnaud Montebourg l'assure : "Je ne suis pas candidat à un tel poste. J'ai été candidat au leadership de la gauche. Je désapprouve la politique que portent pour l'instant Martine et François Hollande".
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