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mardi 11 octobre 2011

Sur la primaire, Sarkozy et Fillon n'ont pas la même opinion

Nicolas Sarkozy a critiqué la primaire PS mardi devant des responsables de sa majorité, laissant entendre qu'elle était contraire à l'esprit de la Ve République. Son Premier ministre avait estimé qu'il s'agissait d'un "processus moderne".

"La Ve République ne peut être l'otage des partis politiques et le candidat (à la présidentielle) pris en otage par son parti, le général de Gaulle a voulu une élection à deux tours, pas à quatre tours". C'est en ces termes cinglant, rapportés par un participant au petit-déjeuner des ténors de la majorité à l'Elysée, que Nicolas Sarkozy a commenté la primaire socialiste dont le premier tour s'est tenu dimanche. "Les socialistes s'occupent des socialistes, nous occuper de l'ensemble des Français", aurait aussi estimé le chef de l'Etat.

La primaire socialiste pour désigner son candidat à l'élection présidentielle de 2012, dont le principe même a monopolisé le débat politique depuis plusieurs semaines, a été marquée d'un succès populaire au premier tour dimanche, d'où un certain embarras de l'UMP.

Plusieurs ténors du parti présidentiel ont dû admettre ces derniers jours la "modernité" voire le "succès" du processus. "La primaire semble être un vrai succès", ce qui "doit nous faire réfléchir", disait l'ex-secrétaire d'Etat Dominique Bussereau (UMP) dimanche au vu de l'affluence dans les bureaux de vote dès la mi-journée.

Sarkozy "a peur du peuple"

"Je pense que c'est un processus moderne qui convient à droite comme à gauche, pour toutes les grandes élections", avait déclaré François Fillon mercredi dernier lors d'une conférence de presse. Tout en précisant qu'il s'exprimait sur l'après-2012, ne remettant pas en cause la très probable candidature de Nicolas Sarkozy à un seconde mandat, le Premier ministre avait aussi qualifié la primaire d'"évènement politique majeur qui concerne l'avenir de notre pays". Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP) a déclaré pour sa part mardi "que le mécanisme des primaires finira par s'imposer en France".

"Les propos du président de la République traduisent surtout un immense désarroi de Nicolas Sarkozy face au succès des primaires et à la forte participation des Français à cet évènement", a commenté immédiatement le premier secrétaire par intérim du PS, Harlem Désir. "M. Sarkozy est un président qui a peur du peuple et des Français", a-t-il poursuivi. "La République a besoin d'écoute, de respect des citoyens. Elle ne peut être l'otage d'un clan enfermé dans son palais et qui n'entend plus les  Français", a lancé Harlem Désir.

"La droite n'aime pas la démocratie"

François Hollande a jugé de son côté que Nicolas Sarkozy faisait une "mauvaise interprétation, une fausse analyse" de la Constitution de la Ve République. "Justement les primaires sont la procédure la plus citoyenne, la plus ouverte qui soit: la consultation n'est pas confisquée par un parti, mais donnée aux Français pour qu'ils fassent leur choix". "Une nouvelle fois, il aurait mieux fait de rester dans son rôle et ne pas commenter ce que font les partis", a poursuivi le candidat PS. Martine Aubry, a quant à elle jugé que "la droite n'aime pas la démocratie" et que "le souffle d'air frais" de dimanche dernier gêne la droite. Elle s'est dite, avec le PS, "fière d'avoir organisé" cette élection. Cela "montre la façon dont je gérerai la France demain, avec les Français et non pas sans les Français ou contre eux", a dit la maire de Lille en marge d'un déplacement dans la Creuse.

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