Irrités par les « leçons » de l'ancien patron du FMI sur la crise, les proches de Nicolas Sarkozy raillent une « opération de com » totalement « surjouée ».
Nicolas Sarkozy a « d'autres chats à fouetter » que d'écouter des socialistes à la télévision. Officiellement, selon son entourage, le chef de l'Etat n'a pas regardé le mea culpa de Dominique Strauss-Kahn dimanche soir. Pas plus qu'il n'avait vu, jeudi dernier, le premier débat de la primaire socialiste. « Il nous a appelés pour savoir ce que nous avions pensé » de l'interview de l'ancien directeur général du FMI, assure un de ses proches conseillers. Que faisait le président ? « A 20 heures, o n peut faire autre chose que regarder la télé... » A l'Elysée, les fidèles du président ont, eux, trouvé l'intervention de DSK « pas opportune » et « surjouée ». « Un exercice terrible, tellement calibré », dit l'un d'eux, relevant qu'il a parlé sur « des tons différents » de « l'affaire de justice et de moeurs » et de la situation économique. « En mélangeant les genres, Strauss-Kahn a créé un trouble supplémentaire », assure-t-il.
Un autre a trouvé Dominique Strauss-Kahn totalement « indécent ». « Tout cela n'est qu'une opération de com », fustige-t-il, jugeant qu'il aurait « pu attendre un an ou deux » avant de s'exprimer et se demandant « quelle est cette faute morale dont il parle puisqu'il ne reconnaît rien ? » L'Elysée, qui table déjà - non sans la craindre -sur une victoire de François Hollande à la primaire, veut croire que les propos de DSK sont « un cadeau empoissonné pour la gauche » puisqu'il n'a pas renoncé à jouer un rôle public.
Deux déclarations de l'ancien favori des sondages à gauche ont particulièrement irrité les partisans de Nicolas Sarkozy. Celle sur un éventuel « complot » d'abord, jugée « extrêmement choquante » par Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP. Les « leçons » du socialiste sur la crise ensuite. « Franchement, ce qu'il pense de la crise, tout le monde s'en fiche ! » lâche un très proche du président. « Directeur du FMI pendant trois ans, il a pleinement partagé, voire initié les politiques conduites », rappelle, bon soldat, le secrétaire d'Etat Benoist Apparu. Marc-Philippe Daubresse, le secrétaire général adjoint de l'UMP, choisit l'ironie : « Il est plus dévalué aux yeux des Français, en particulier des femmes, que les titres de la dette grecque qu'il prétend vouloir sauver. »
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