Le débat PS, deuxième. Les 6 candidats à la primaire socialiste se sont de nouveau retrouvés à la télévision, sur LCP-AN/Public Sénat, I-Télé, Europe 1 et avec Le Parisien/Aujourd’hui en France. Un débat où le ton est vite monté. S’il avait fallu attendre la dernière partie lors de la première confrontation, les candidats ont vite cherché à montrer leurs différences sur les questions économiques cette fois.
Royal interpelle Hollande sur l’eco-taxe
Ségolène Royal rappelle qu’elle est pour « l’interdiction des licenciements boursiers » et se prononce pour les « sociétés coopératives ouvrières de production ». Montebourg propose l’instauration d’un protectionnisme européen. Valls : « J’ai très peur de la course de celui qui fait la proposition la plus dirigiste ». Manuel Valls, lui, est favorable à l’instauration d’une TVA sociale, qu’il appelle « TVA productivité ». « Cela va toucher d’abord les classes populaires et les classes moyennes », tacle Martine Aubry. Jean-Michel Baylet, de sa grosse voix : « Ne racontez pas de balivernes. En reprenant tout ce qui a été essayé il y a 50 ans, et qui n’a pas marché, nous portons atteinte à notre crédibilité ». Royal : « L’intervention de l’Etat ce n’est pas le retour aux années 50 ».
François Hollande lance une autre idée : « Il faut faire la contribution écologique, qui permet de se substituer à la taxe sur le travail ». Ségolène Royal, qui ne veut pas de nouveaux impôts pour les Français, en profite: « Mais qui paie la contribution écologique ? », demande la candidate. Hollande : « L’entreprise, mais elle le répercute aussi sur le consommateur », reconnaît-il. Royal, satisfaite : « Et bah voila ! » Valls enchaîne : avec de nouvelles taxes, « vous trompez les Français et je ne suis pas d’accord ». Ségolène Royal, qui a trouvé le bon filon, insiste : « Je demande à François, qui va payer la taxe écologique ? »
« Personne ici n’a le monopole de la gauche »
Le ton n’en finit plus de monter. Comme au premier débat, Arnaud Montebourg attaque Manuel Valls : « Faire dans une primaire de gauche, des propositions de droite… » Valls, en référence à Mitterrand : « Pas de coups, parce que personne ici n’a le monopole de la gauche (…) C’est trop facile de caricaturer. Quand je parle de sécurité, de désendettement, c’est parce que je suis de gauche ».
De nouveau, Martine Aubry attaque François Hollande sur le contrat de génération, « une mesure couteuse, un effet d’aubaine. Tous les syndicats le disent », lance la maire de Lille, en citant FO, la CGT et la CFDT. Le député de Corrèze n’apprécie pas. Ségolène emboîte le pas à Martine : « On ne peut pas créer de nouvelles niches sociales ».
Montebourg attaque Aubry sur Guérini
En Monsieur propre, Arnaud Montebourg attaque et met le doigt où ça fait mal : le cas Jean-Noël Guerini. « Que les socialistes fassent le ménage chez eux, dans les Bouches-du-Rhône, pour être crédible »… Martine Aubry, directement visée : « Il faut arrêter de parler avant que la justice ait dit la vérité. Nous avons remis de l’ordre (dans les Bouches-du-Rhône). Dans l’Hérault, j’ai porté plainte au pénal. Mais quand il s’agit d’affaires qui dépendent de la justice », la candidate ne veut pas condamner à l’avance. Elle ajoute : « Il faut arrêter de parler avec des rumeurs et allégations ».
Sur l’immigration, Hollande et Aubry sont globalement d’accords : pas de régularisations massives mais sur critères, au cas par cas. Nuance d’Aubry : « Aller plus vite pour ceux qui travaillent ou dont les enfants sont scolarisés ». Montebourg, plus « soft », se prononce pour des « critères généreux ». Royal, plus ferme : « Pas de critères généreux », ni de « vision angélique ». Manuel Valls opte pour un discours carrément plus dur : « Il faut des critères très clairs, très fermes, en période de chômage. Il faut des régularisations, mais aussi, fermement, des reconduites à la frontière, indispensables pour notre pacte national ».
En fin d’émission, François Hollande, qui est resté prudent tout le long du débat, gérant son avance dans les sondages, se réjouit de la victoire de la gauche aux sénatoriales, dimanche dernier. Il est le seul à le faire. Il évoque « les réformes sur le statut pénal du chef de l’Etat, le cumul des mandats, le droit de vote aux étrangers aux élections locales » que permettront ce basculement. Il ajoute : « C’est ce souffle là que je ferai souffler le moment venu ».
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