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jeudi 13 octobre 2011

Aubry et Hollande face-à-face : ce qu'ils se sont dit


Les deux candidats à la primaire socialiste ont débattu mercredi soir durant 1h45 à 4 jours du second tour. Au menu : un débat très technique, parsemé de querelles de mots, avec une Martine Aubry très offensive.

Lui est arrivé sur le plateau fort des soutiens de trois des quatre outsiders du premier tour de la primaire. Elle forte de son image "anti gauche molle" et très offensive. A 4 jours du second tour de la primaire socialiste, Martine Aubry et François Hollande ont joué un match crucial voire décisif ce mercredi soir sur France 2 pour tenter de convaincre les électeurs, en particulier ceux d'Arnaud Montebourg (et ses 17,2% de voix) qui n'a pas encore donné sa consigne de vote. Au même moment, on apprenait que la maire de Lille avait écrit au 3e homme de la primaire pour le convaincre (lire notre encadré ci-dessous). D'entrée de jeu, les candidats ont défini lors du débat leurs relations supposées tendues. "Des relations amicales et franches", selon Martine Aubry, basées sur le "respect", selon François Hollande. C'est au bout d'une dizaine de minutes, après avoir évoqué le "cas" Ségolène Royal, qui a obtenu 6,9%, que le débat a pris une tournure plus ferme. Florilège.

Comme Obama et Clinton ? - La campagne de la primaire passée, se verraient-ils Premier ministre de l'autre à l'image de l'alliance Barack Obama/Hillary Clinton ? "Je suis candidate à la présidence", "il faut une grande expérience" et "il vaut mieux avoir un Premier ministre plus jeune que soi", a dit Martine Aubry. "Je suis plus jeune que Martine Aubry", a répliqué en souriant le député de Corrèze lui aussi "candidat pour être président". Mais, a-t-il jugé, "le choix d'un Premier ministre se fait dans la campagne présidentielle, ce n'est pas un arrangement". Tous deux l'ont promis en tous cas : l'un et l'autre se rallieront dès lundi au vainqueur. "Une évidence et une exigence", selon François Hollande.

L'avenir de Ségolène Royal - Martine Aubry a assuré n'être pas déçue par le choix mercredi midi de Ségolène Royal de soutenir François Hollande (lire notre article > Primaire : Royal soutient Hollande). Et s'est engagée à lui donner "un trôle important" si elle était élue. Idem de la part de François Hollande, qui a assuré n'avoir aucunement négocié le soutien de son ancienne compagne et qu'il tiendrait compte de son programme.

Gauche molle, gauche dure, gauche solide ? - Querelle de mots certes, mais le duel les a tenus plusieurs minutes. "Face à une droite dure, il faut une gauche qui ne soit pas molle (...) une gauche forte", a répété Martine Aubry comme ces derniers jours, tout en refusant à plusieurs reprises de dire par qui cette gauche molle est incarnée. François Hollande a, lui assuré ne s'être pas senti visé par ce terme... Mais estimé que le pays avait besoin d'être "apaisé, réconcilié". Et préféré le mot de "gauche solide" à "gauche forte" (au risque, selon lui d'avoir un bilan aussi mauvais que Sarkozy), employé par la maire de Lille. Qui a alors tenu à renchérir pour dire que par gauche forte, elle entend que la gauche doit "dire clairement les choses", blâmant François Hollande sur sa position sur la règle d'or proposée par Nicolas Sarkozy.

Règle d'or, cumul des mandats : ils bataillent - "Toi, tu as dit 'oui'" (pour inscrire la règle d'or voulue par Nicolas Sarkozy dans la Constitution), a reproché Martine Aurby affirmant même disposer de documents qui le prouvaient. "Non jamais, jamais, tu ne trouveras jamais aucun écrit de ma part sur la règle d'or !", a répliqué François Hollande, mouchant Martine Aubry sur ce point. Ce qu'il souhaite, c'est l'adoption d'une simple loi pour définir la trajectoire des finances publiques, "c'est pas pareil, la loi de finances c'est pas du tout la règle d'or(...) ça n'aura pas besoin d'une modification de la Constitution (...) Je préfère payer des professeurs que payer des intérêts de la dette".

Duel aussi sur l'interditcion du cumul des mandats, sujet sur lequel François Hollande traîne des pieds, selon Martine Aubry. Faux, a répondu le favori des sondages, assurant suivre la règle décidée par son parti : s'il est élu, il sera interdit de cumuler mandats parlementaire et local.

Aubry en professeure sur l'Education - Passant à nouveau à l'offensive, Martine Aubry a virulemment attaqué François Hollande sur ses propositions sur l'Education, estimant que le compte n'y était pas. "Je voudrais juste vérifier", a-t-elle dit en vérifiant ses notes, telle une professeure : créer "60.000 fonctionnaires, c'est donc 2,5 milliards sur le budget de l'Education". "Oui en fin de quinquennat" et "sur un budget de 50 milliards, ça fait 1%", a répliqué François Hollande. "Oui, oui, bien sûr", a-t-elle marmonné, crayon a la main, répétant "c'est donc 2,5 milliards", pour mieux attaquer sur la suppression du redoublement voulue par Hollande. "On supprime les redoublements, cela veut dire que l'on n'embauche pas d'enseignants complémentaires ?". "Si, pourquoi ? On peut avoir moins de redoublements et plus d'enseignants pour suivre les élèves", a rétorqué François Hollande.
> Voir les images : Aubry attaque Hollande sur l'Education

Piques toujours - Autres piques mutuelles : "On a confiance en moi parce que je suis claire. François Hollande a changé de position sur certains points. Il a le droit, il faut que les Français le sachent", a dit Martine Aubry. En face, François Hollande a lancé : "J'ai vécu des épreuves. Après le 21 avril 2002, il n'y avait pas grand monde pour relever le PS. Ce n'est pas moi le protagoniste d'un congrès qui s'est terminé comme on sait".

Sur la démondialisation de Montebourg - Martine Aubry a dit "proposer une régulation de la mondialisation", "quand Arnaud Montebourg dit démondialisation, il veut dire changer la mondialisation", "il appelle protectionnisme, ce que j'appelle juste échange", "il faut mettre au même niveau que l'ONU les règles du BIT". Pour François Hollande, "on peut être pour l'économie ouverte mais pas pour l'économie offerte. Quand il y a un pays qui ne protège pas nos brevets, ce pays-là ne peut pas venir chez nous".

Aubry écit à Montebourg

Dans une lettre envoyée mercredi soir à Arnaud Montebourg et publiée sur son site qui a réservé sa consigne de vote à l'après débat de ce mercredi et à leurs répsonses à sa lettre ouverte, Martine Aubry essaie de convaincre Arnaud Montebourg qu'elle a "convergences" avec lui qui ne sont "pas de façade ou de circonstance". "Je souhaite qu'ensemble, nous puissions continuer pour la France en 2012 le travail que nous avons déjà accompli depuis 2008", affirme-t-elle, applaudissant le travail d'Arnaud Montebourg sur la primaire PS, dont il est l'initiateur. "On ne battra pas M. Sarkozy avec du flou, mais avec de la clarté", dit-elle visant implicitement son concurrent François Hollande, avant de prendre Arnaud Montebourg à témoin sur les propositions qu'il fait auc finalistes.

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