PUB

lundi 10 octobre 2011

Primaire PS : place aux tractations de l'entre-deux-tours

Arrivé en tête de la primaire socialiste pour désigner le candidat à la présidentielle de 2012, François Hollande a annoncé qu'il appellerait tous les candidats ce lundi et demandé le "respect" à sa rivale du second tour Martine Aubry.

Il est en tête : il s'y attendait. Avec 8 points d'avance : il espérait mieux. Ainsi placé dans la position (pas forcément si confortable) de favori, François Hollande se veut optimiste, modéré, respectueux ; louchant déjà vers la campagne présidentielle, sans oublier pour autant qu'il y a d'abord un second tour de primaire à remporter ; en gros, décidé à l'emporter sur sa rivale la plus immédiate, Martine Aubry, tout en refusant de s'aliéner de précieux soutiens pour la suite des événements. Délicat exercice de strabisme politique : l'oeil fixé sur le calendrier, ne perdre de vue ni le 16 octobre, ni le 22 avril.

Première phase de l'exercice dès lundi matin sur RTL : il a annoncé qu'il appellerait le jour même tous les autres candidats à la primaire, y compris Martine Aubry, avec laquelle un débat télévisé est programmé mercredi, et qui sera lundi soir sur le plateau du 20 heures de TF1. "Entre Martine Aubry et moi-même, il doit y avoir un principe qui doit être celui de la sincérité - que les arguments s'échangent, c'est normal, nous sommes dans un second tour - mais en même temps celui du respect", a lancé François Hollande. Un argument qu'il devrait reprendre mardi soir lors du 20 heures de TF1, dont il sera l'invité au lendemain de Martine Aubry. Il n'a en revanche pas souhaité répliquer aux piques lancées depuis la fin de la semaine par la maire de Lille et ses partisans, qui le montrent volontiers comme le représentant d'une gauche "molle", qui serait moins déterminée que Martine Aubry : "Je ne dirai rien qui puisse altérer l'image de celui ou de celle qui puisse être vainqueur de la primaire, je demande la même chose. Je connais par coeur ce genre de procédés, je laisse cela aux congrès socialistes".

Montebourg, l'homme le plus courtis

Reste que dans le camp Hollande comme dans le camp Aubry, la chasse aux voix des autres candidats à la primaire est déjà lancée. Manuel Valls a annoncé dès dimanche qu'il appelait ses électeurs à voter pour François Hollande. Ségolène Royal, ex-compagne et mère des quatre enfants de François Hollande, doit se prononcer en ce début de semaine. Arnaud Montebourg s'exprimera sans doute ce lundi soir lors d'une intervention au journal de France 2. Il a fait campagne à la gauche du parti sur le thème de la "démondialisation" et de la lutte contre la corruption, avec succès, puisqu'il a dépassé les prévisions les plus optimistes. François Hollande a promis de tenir compte de ses thèmes. "Je pense qu'un message a été prononcé (...) à travers Arnaud Montebourg, une volonté de protection par rapport à la mondialisation et de moralisation de la vie politique, je l'entends", a-t-il dit. "C'est à moi de traduire concrètement ce que j'ai compris du scrutin. En l'occurrence, les victimes de la mondialisation attendent de la gauche qu'elle soit certes offensive pour que nous puissions redresser notre économie (...) mais qu'en même temps nous puissions prendre des mesures qui soient protectrices et solidaires", a-t-il ajouté.
 
Déjà à la manoeuvre, Pierre Moscovici et Michel Sapin, soutiens de François Hollande, et Elisabeth Guigou, proche de Martine Aubry, ont multiplié dès lundi matin les appels du pied aux électeurs de Montebourg, qui se présente comme l'arbitre du second tour de la primaire avec ses 17% dimanche soir. "Il s'agit d'entendre ce qu'Arnaud Montebourg a vraiment porté : une exigence républicaine, de renouvellement en politique et une réorientation de la construction européenne", a déclaré le coordonnateur de la campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, évoquant aussi sur Canal+ "la lutte contre les délocalisations". Michel Sapin a salué pour sa part la campagne d'Arnaud Montebourg : "Comment fait-on pour avoir des politiques offensives dans ce domaine-là ?", s'est interrogé l'ancien ministre de l'Economie sur les "pertes d'emplois". 

Quant à Elisabeth Guigou, également sur Canal+, elle a lancé : "Il faut des mesures radicales vis à vis des banques, pour qu'elles arrêtent de spéculer contre des produits qui provoquent des catastrophes. Il faut lutter contre la corruption, les paradis fiscaux", reprenant des thèmes chers à Montebourg. "Je pense que Martine Aubry a porté cette idée de changement profond pendant toute la campagne quand elle a dit qu'il faut réindustrialiser la France, mettre le paquet sur l'emploi, faire en sorte qu'on ait une Europe qui protège et qui innove", a ajouté la députée de Seine-Saint-Denis.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Sharing is caring, partagez ces informations...

Partage