PUB

dimanche 9 octobre 2011

Royal ne cache pas sa grande déception


Emue et digne Ségolène Royal devant ses partisans. Reléguée à la quatrième place lors du premier tour de la primaire, elle a affirmé prendre "acte du résultat très décevant" et signalé qu'elle donnerait prochainement" des indications à ses électeurs pour le second tour. Celle qui avait rassemblé 17 millions de voix au second tour en 2007 voit la page se tourner. Le député Jean-Louis Bianco, un de ses fidèles soutiens, a exprimé sa "tristesse". Estimant que "la victoire de la gauche à la présidentielle ne sera pas possible sans Ségolène Royal", il l'a appelé à "donner une consigne" pour le second tour de la primaire.

Toute la campagne, la présidente de Poitou-Charentes avait martelé qu'elle arriverait en tête du premier tour, se disant "sereine" et fustigeant les sondages "manipulation". A 58 ans, elle assurait avoir tiré les leçons de 2007 et s'était relancée dans la course à l'Elysée en promettant d'être pour les Français "la présidente des solutions". Mais l'ultra-favorite d'il y a cinq ans a peiné tout du long à percer derrière le duo Hollande-Aubry.

Au soir de la défaite du 6 mai 2007, devant des supporters sonnés, elle avait lancé du balcon de Solférino: "Quelque chose s'est levé qui ne s'arrêtera pas!", se propulsant déjà vers d'"autres victoires". Dimanche soir, Mme Royal est revenue au siège du PS, tentant de faire bonne figure, face à une défaite annoncée, toujours avec sa veste rouge vif, mince et son sourire immuable au coin des lèvres. "Le peuple est en train de dire que lorsqu'on le consulte, il répond présent", a-t-elle assuré espérant un résultat "le meilleur possible". Mais on sentait qu'elle n'y croyait plus. Celle qui a bousculé les codes socialistes, et dont beaucoup d'idées ont été reprises par son parti, semble avoir perdu le rapport magique qu'elle avait instauré avec les Français en 2007.

"Porte-parole des sans-voix"

Courageuse, intrépide pour ses admirateurs, exaltée voire "illuminée" pour ses détracteurs, Ségolène Royal, seule femme à avoir accédé au second tour d'une présidentielle, était repartie à l'assaut pour 2012 avec la même détermination... Mais pas les mêmes troupes. Se faisant la "porte-parole des sans voix", elle avait sillonné jusqu'à la dernière heure les quartiers de banlieues difficiles, qui l'avaient soutenue en 2007 et avec qui elle dit avoir gardé un contact privilégié. Assurant avoir "gagné en maturité, en profondeur", "analysé (ses) forces et (ses) faiblesses", Ségolène Royal mettait en avant son expérience d'ex-candidate sa capacité à surmonter les épreuves, ses réalisations en Poitou-Charentes, sa région, dont elle a fait le laboratoire de ses idées : voiture électrique, énergie photovoltaïque, banque pour les PME.

Fille d'officier, issue d'une famille catholique ignore, dit-elle, "la haine" ou "tout esprit de revanche", mais n'hésite pas à tacler sévèrement ses rivaux, y compris son ex-compagnon François Hollande, père de ses quatre enfants. Sur la forme, elle a tempéré ses envolées quasi mystiques sur le thème de "la fraternité", mais revendique toujours "un lien affectif" avec les Français, continuant d'enflammer les meetings, avec ses fans de Désirs d'avenir. "La victoire, vous ne la rencontrerez que si vous la forcez!", lançait-elle pour galvaniser ses troupes, citant François Mitterrand, trois fois candidat avant d'accéder à l'Elysée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Sharing is caring, partagez ces informations...

Partage