Hyères (Var) Envoyé spécial - Une semaine après avoir signé, dans Le Figaro, une tribune intitulée "Pour une unité retrouvée au centre", François Bayrou a décidé de placer sa rentrée politique, aux universités d'été du MoDem, sur la presqu'île de Giens (Var), de vendredi 16 à dimanche 18 septembre, sous le signe du "rassemblement". "La famille politique du centre a été éclatée trop longtemps", a-t-il affirmé, en introduction de l'événement. "Le rassemblement se fera autour de celui qui sera, qui est le plus rassembleur", a-t-il poursuivi.
François Bayrou livre un duel à distance avec Jean-Louis Borloo, à qui il dispute un même espace politique. L'ancien ministre de l'écologie a porté la création, au printemps, de l'Alliance républicaine écologiste et sociale (ARES), avec l'objectif similaire de réunir les familles éclatées du centre, orphelines de la disparition de l'UDF. Les deux hommes, cependant, affichent toujours une vraie différence de positionnement.
Vendredi, M. Bayrou a répété sa fidélité à sa stratégie de 2007. "Le centre, c'est le centre", a-t-il affirmé. Le Béarnais continue de promouvoir son idée "d'une majorité centrale qui va du centre-droit au centre-gauche", estimant que la crise économique l'imposera. M. Borloo, lui, s'arrime officiellement "dans la majorité".
BAYROU-BORLOO, UNE BATAILLE DE POSITION COMPLEXE
Le président du MoDem fait mine de ne pas considérer M. Borloo comme un concurrent sérieux. "Les candidatures de septembre ne sont pas les candidatures d'avril. Tout cela se décantera. On ne peut pas avoir été un des principaux responsables du pouvoir et se présenter ensuite comme une alternative à ce pouvoir. C'est impossible, donc tout cela est réglé", a-t-il assuré vendredi.
La bataille de position entre les deux hommes est complexe. Car M. Bayrou, s'il cultive son indépendance, travaille surtout en cette rentrée ses amitiés à droite. A ses universités d'été, il a invité Pierre Méhaignerie (vice-président du conseil national de l'UMP), Jean Arthuis (président de l'Alliance centriste), Bernard Bosson, Anne-Marie Idrac et Pierre Albertini.
Dans l'entourage de M. Borloo, on dénonce une alliance objective entre M. Bayrou et Nicolas Sarkozy, qui aurait pour but d'asphyxier la candidature de M. Borloo. "Je ne suis là sur l'ordre de personne", a démenti M. Méhaignerie. "Tout le monde le sait depuis la première minute, je n'ai pas partagé les options de Nicolas Sarkozy. Je n'ai aucun deal d'aucune sorte qui ferait que je serais dans des attitudes politiciennes", assure M. Bayrou.
Pierre Jaxel-Truer
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